J’ai fait une sorte de mise à jour de cet article suite à la question d’un lecteur, je vous invite à y jeter un coup d’œil si vous désirez approfondir le sujet.
Réussir ses photos de nuit semble être un sujet assez mystérieux, surtout lorsque l’on débute la photographie. On pense qu’un flash pas plus gros qu’un pouce nous permettra de prendre un paysage en photo. Ou qu’il nous permettra de réussir nos portraits de nuit. Devant le résultat , on a la désagréable surprise de constater que l’on est loin de ce que l’on avait sous les yeux. Une violente lumière blanche tombe sur nos malheureux sujets.
On comprend assez vite que le fait de désactiver le flash permet d’obtenir un tout autre résultat, mais tout aussi décevant car très sombre et bruité. Alors, que faire ?
Matériel requis
Le secret réside en grande partie dans le matériel que l’on utilise. Un grand principe en photographie est que la lumière est notre plus grande alliée. Quand il y en a profusion, la liberté de manœuvre est sans limites et l’on peut laisser libre cours à notre créativité. A l’inverse lorsqu’elle se fait plus rare, comme de nuit, il faut alors commencer à s’intéresser davantage à la technique.
Plusieurs solutions permettent de soulager votre appareil. Certaines sont pour des genres particuliers de photo (portrait, paysage, concert…), d’autres sont plus génériques.
Utiliser un trépied
Le trépied permet de stabiliser l’appareil photo afin d’obtenir des photos correctement exposées et nettes, même si elles sont prises pendant plusieurs secondes. En effet, là où on est limité à prendre des photos à des vitesses supérieures à 1/20s, 1/30s à main levée. Avec le trépied, on peut très bien prendre des photos à 1s, 30s ou plus si nécessaire. Cette variable d’ajustement nous permet du coup d’avoir une liberté totale en contrepartie sur l’ouverture et l’ISO souhaités.
Le trépied est très utile pour les paysages de nuit et quand le sujet est statique. Prendre un paysage sombre de nuit, à main levée, se révèle très compliqué. C’est souvent impossible, sans que ce soit aux dépens de la qualité de la photo.
En contrepartie, il faut avoir un trépied pendant nos balades, ce qui n’est pas toujours la solution idéale.
Jouer avec les paramètres
Pour obtenir une image plus lumineuse, on doit jouer avec trois paramètres, l’ouverture, la qualité de l’image (ISO) et la vitesse. La nuit, il est souvent préférable de passer en mode manuel afin de pouvoir manipuler ces trois paramètres en parallèle.
Le mode automatique sera d’aucune utilité dans la plupart des cas. L’appareil ne comprend pas vraiment qu’il s’agit d’une photo de nuit et essaiera de faire face à ce manque de lumière en surexposant la photo. Usant à outrance de la montée en ISO. Le résultat, une photo surexposée et bruitée. Les modes priorité vitesse et priorité ouverture trouveront également leurs limites pour les mêmes raisons.
Le premier paramètre est la vitesse, car il ne dénature pas l’image, si l’on reste raisonnable. Il faut absolument éviter la photo floue, à part bien sûr si c’est un rendu artistique que vous souhaitez. Il est toujours préférable d’avoir une photo un peu bruitée plutot qu’une photo floue qui s’avérera inexploitable. Il n’y a pas de vitesse standard. Selon la stabilité de chacun, les conditions climatiques ou le zoom que vous utilisez. Plus le zoom est grand, plus vos mouvements seront amplifiés.
Suivant le type de photo à réaliser, augmenter l’ouverture de l’objectif sera le deuxième paramètre. Cela aura pour effet de réduire la profondeur de champ, mais ce n’est souvent pas très grave de nuit, car il y a peu de visibilité au fond de l’image. A noter que sur certains objectifs, si vous zoomez, vous pouvez avoir un choix d’ouverture plus restreint.
Enfin, la montée en ISO va engendrer une dégradation de l’image, mais en contrepartie on obtiendra une image mieux exposée. La gestion de la montée en ISO a fait beaucoup de progrès. Il n’est pas impossible que ce soit le premier critère que vous allez modifier, si votre appareil gère très bien cette montée. A 1200 ISO par exemple votre image peut ne pas être bruitée.
Pour déterminer quel sera le point limite où votre photo est trop bruitée, il n’existe pas cinquante solutions. Prendre un sujet en photo avec toutes les possibilités d’ISO que vous offre votre appareil et comparer sur ordinateur ensuite. Enfin regarder s’il existe dans votre appareil, une option de réduction des hauts ISO et de réduction de bruit en pose longue. Ces options vous permettront de tirer le meilleur profit de vos appareils de nuit.
Le choix de l’objectif
Privilégier un objectif à grande ouverture pour la photo de nuit. Plus l’indice d’ouverture est bas, plus l’ouverture de l’objectif est grande. Celui-ci va laisser passer plus de lumière, ce qui va permettre au photographe d’obtenir une photo plus lumineuse plus rapidement et plus facilement. Il faut donc être particulièrement attentif à la valeur minimale « f/ » de votre objectif qui déterminera cet indice.
A noter que les téléobjectifs ont toute une plage d’ouverture disponible (Exemple : f/4 à f/22 pour un 24-105). Cet objectif propose la plage f/4, f/5.6, f/8, f/11, f/16, f/22. Soit 6 ouvertures différentes. On dit qui il y a un « diaph » séparant ces valeurs. Lorsque l’on passe a un diaph inferieur, on multiplie par deux la quantité de lumière qui rentre dans l’objectif. ( exemple de f/5.6 à f/4). Certains appareils vous proposeront des diaphs intermediaires, mais ceux ci ne correspondent pas à de vrai diaph, donc vous n’aurez pas deux fois plus de lumières entre deux valeurs. Enfin penser à activer le stabilisateur si votre objectif en est équipé.
Si la luminosité est tellement faible que malgré le fait d’optimiser ces paramètres votre photo reste trop sombre. Vous pouvez toujours augmenter légèrement l’exposition en postproduction. Une autre technique, utiliser une vitesse plus rapide, mais en mode rafale. Vous allez avoir un lot de photo plus lumineuse mais flou, avec un peu de persévérance, il y en aura une dans le lot de nette.
La balance des blancs
La balance des blancs permet d’ajuster la calorimétrie de votre photo suivant le type d’éclairage. C’est donc un sujet essentiel de nuit. Si vous prenez vos photos en JPEG il est préférable de faire vos réglages avant de prendre vos photos. En postproduction les changements seront plus difficiles et il sera encore plus dur de faire le moindre changement derrière, sans que du bruit apparaisse très vite. Si vous shootez en RAW par contre, vous pourrez prendre vos photos avec une balance des blancs automatique et ajuster si nécessaire en postproduction. Cela n’entraînera aucune détérioration de votre image. C’est vraiment la pratique que je conseille. Il arrive que l’éclairage change comme pour un concert par exemple. On n’a aucun mal à imaginer que changer sa balance des blancs sur place avant chaque photo relèverait vite du calvaire.
La mise au point
L’appareil peut avoir des difficultés à faire la mise au point et à « patiner ». Votre cible au milieu de votre image peut-être en plein milieu d’une zone sombre voire totalement noire. Hors l’appareil nécessite un point plus clair pour pouvoir faire sa mise au point. Plusieurs techniques permettent de contrer ce problème. Faire la mise au point sur un point plus clair, garder cette mise au point en maintenant enfoncé son déclencheur à demi course, recadrer sur l’image que l’on souhaite et déclencher. Il peut être aussi plus simple quand on ne compte pas bouger et prendre la même photo plusieurs fois de faire la mise au point, puis désactiver l’autofocus sur l’objectif. Ainsi, la mise au point est conservée si l’on ne touche pas à la bague de mise au point sur l’objectif et l’appareil peut prendre les photos sans essayer de faire la mise au point systématiquement.
Le flash
Cet article se concentre sur les photos de nuit sans flash, cet accessoire est paradoxalement difficile à utiliser de nuit. La plupart des reflex sont équipés de flash embarqué qui s’ouvre quand nécessaire. En pratique, il s’avère difficile de les exploiter. Le but recherché est de préserver l’ambiance et de ne pas la dénaturer avec une lumière blanche agressive concentrée en plein milieu de votre photo.
Une question, une remarque, une idée… N’hésitez pas à me laisser un commentaire.
3 Commentaires
BIEKOWSKI Serge
décembre 22, 2015 at 7:47 pmBonjour,
j’ai beaucoup appris sur votre site. Si c’est possible je souhaiterai des conseils pour faire des photos de nuits soit :
Je fais des reportages dans le cadre de mon association du comité des fêtes, et parfois pour ma mairie.
La festivités la plus importante reste de Carnaval. La journée pas de problème. Mais le soir levilla
Serge Biekiowski
décembre 22, 2015 at 8:21 pmBonjour,
Je reprends mon premier message qui apparemment est parti non terminé. Merci pour les renseignements qui figurent sur votre site. Je me suis exercé ce soir avec un pied et je suis satisfait du résultat pour un début.
Je souhaite prendre des photos de nuits. particulières soit :
Dans ma ville, je fais des photos pour le Comité des Fêtes et parfois pour la ville. La fête principale est le Carnaval. Les photos de jour pas de problèmes… surtout si les personnages ne bougent pas trop !
EN RESUME mon problème c’est le mouvement du sujet.
Cela dit, je souhaiterai maîtriser la technique pour prendre des photos le soir, sur la placette au milieu des cafés de mon village qui est le centre névralgique du carnaval. Mais les gens bougent !!!
Pourriez-vous me donner quelques conseils ? Avec mes sincères remerciements.
Cordialement
Serge.
Mon appreil : un Sony – a300 –
Maxime
décembre 23, 2015 at 1:40 pmBonjour Serge,
Merci pour ton commentaire, j’ai commencé par te répondre et, finalement vu la taille de la réponse, j’ai fait un article sur le sujet. En espérant que cela te permette d’améliorer tes photos de nuit !
Je te souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année.